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 Maraudage aux étalages [PV: Lyra]

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Aiden Tyback
Réceptacle à souffrance
Aiden Tyback

Messages : 38
Date d'inscription : 12/08/2014
Royaume : Silraen

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MessageSujet: Maraudage aux étalages [PV: Lyra]   Maraudage aux étalages [PV: Lyra] EmptyMer 10 Juin - 11:53

Les nerfs d'Aiden craquaient. Tout son corps, parcouru de douleur et de tension, n'était plus qu'un océan de souffrance, une mer déchaînée et hurlante. Suspendu au-dessus du sol, il ne pouvait bouger, ni même crier. Quelque chose avait pris le contrôle, et s'il ne pouvait ni se mouvoir ni hurler, il ressentait pourtant tout avec la plus grande intensité. Seuls ses yeux, grand ouverts et rougis par la fatigue et la douleur, étaient libres. Il les fermait souvent, laissant de temps à autres s'échapper une larme. Des heures. Cela durait depuis des heures, trop longtemps pour qu'il puisse encore tenir à ce rythme-là. Une partie de lui préférait crever tout de suite, afin que toutes ces séances morbides cessent et qu'il s'en aille rejoindre le reste de sa famille. Mais l'autre ne voulait qu'une seule chose; survivre. Et apparemment, une partie ne suffisait pas au dieu de la Souffrance pour le considérer prêt à se laisser mourir.

La tension se relâcha soudain, et l'humain retrouva sa capacité à bouger. Il retomba négligemment sur le sol, non sans gémir. Sa respiration était difficile, et les hurlements de souffrance qu'il n'avait jusque-là pas réussi a pousser s'effondrèrent dans sa gorge à mesure que ses forces commençaient à l'abandonner. La pression, trop forte, avait fini par le vider, et une longue léthargie l'attendait à présent. Un sommeil sans rêve. Une ombre immense et menaçante se penchait au-dessus du supplicié, et juste avant que ce dernier ne se laisse emporter dans le néant, elle lui susurra:

"Pas encore prêt... Tu ne mourras pas..."

_________________________________________________________________



Aiden n'aimait pas se rendre à Sylveride. Les villes lui avaient toujours inspiré une certaine méfiance, à présent mue en crainte. Certes, il y était moins regardé que dans les villages où il allait parfois, car son allure secrète et mystérieuse avait tendance à attirer sur lui les regards des villageois au quotidien si banal. Ici, dans la plus grande cité de Silraen, il n'était personne, et cela aurait pu le rassurer. Malgré tout, la présence supposée de nombreux voleurs, assassins, charlatans et autres fourbes n'en était que plus forte. Le risque était plus élevé, et le chasseur craignait ce genre de personnes. Son agoraphobie ne l'épargnait pas non plus en ces lieux bondés, et un malaise grandissait à l'intérieur de lui à mesure qu'il avançait dans la foule de gens qui se massait aux échoppes. Se sentir pressé, à l'étroit... C'était comme être prisonnier d'une geôle constituée de chair et d'os, et cette idée ne lui rappelait que trop bien sa captivité dans le Tolväar. Sa respiration s'accélérait, et une goutte de sueur coula le long de sa tempe. Il n'aimait définitivement pas cet endroit.

Pourtant, il ne pouvait pas faire autrement. Récemment, le chasseur avait remarqué que Vigile semblait atteint d'un mal inconnu. Il ne volait plus autant qu'avant, se posant régulièrement. Du sang coulait parfois de son bec, et se retrouvait même dans ses excréments. Inquiet, Aiden avait travaillé d'arrache-pied pour couper plus de bois, en revendre dans les villages alentours, et amasser assez d'argent pour se rendre dans la capitale, à la recherche d'une remède pour son ami à plumes. Son seul ami, pour ainsi dire. Et les échoppes étaient bien trop bondées pour qu'il puisse repérer celle qu'il cherchait; le Chaudron d'Alkem, reconnu comme le meilleur apothicaire de la ville, et accessoirement de Silraen. Tout autour de lui, les gens se pressaient, et parfois le bousculaient. Mal à l'aise, mal dans sa peau, il regardait fiévreusement les passants se frotter à lui sans le regarder, les yeux concentrés sur leur objectif. Et dans ce tohu-bohu, ce grand chaos qu'était la rue, bien des choses pouvaient se passer...
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Lyra Mylaro
Voleuse des hauteurs
Lyra Mylaro

Messages : 10
Date d'inscription : 11/06/2014
Royaume : Ydgrasil

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MessageSujet: Re: Maraudage aux étalages [PV: Lyra]   Maraudage aux étalages [PV: Lyra] EmptyMer 24 Juin - 14:05

C’était la première fois que Lyra s’aventurait en dehors de la grande ville. Non seulement, elle n’était pas très rassurée, mais en plus sa destination était quand même…  lointaine. Ne seulement elle se rendait dans une contrée différente mais en plus elle devait se rendre dans une grande ville. Certes elle avait l'habitude de sa ville, mais Sylveride s'était vraiment loin.

Lyra remonta les grandes rues pour arriver dans son petit appartement miteux. Car un grand voyage comme celui-ci demandait un minimum de préparation et de repos. Elle tourna la clé dans la serrure, ce qui ne servait presque à rien puisque les gonds étaient sortis de leur axe.

Une fois à l’intérieur, elle fit le tour du propriétaire et s’assit à son petit bureau, un sac de cuir en main.

*Voyons voir… De quoi vais-je avoir besoin ?*

Elle ouvrit le tiroir sur sa gauche et en sortit sa bourse qui ne contenait que quelques pièces de bronze, des allumettes et une gourde vide. Elle se leva pour ajouter quelques tenus à son paquetage ainsi que de maigres rations. Plus qu’à y rajouter son cordage et elle serait fin prête. La préparation de son nécessaire avait pris moins de temps qu’elle ne l’avait prévu. Aussi décida-t-elle de s’allonger quelques instants pour être au meilleur de sa forme.

Ce n’est que quelques heures plus tard, vers la fin de l’après-midi, qu’un rayon de soleil lui tombant sur le visage la réveilla. Etait-elle faignante ? Pas vraiment, mais elle possédait une grande capacité à s’endormir n’importe où, n’importe quand et n’importe comment. Décidément, le voyage s’annonçait long si elle commençait déjà à s'endormir avant même d'être partie.

Elle se leva en grommelant et sortie avec son sac, prenant garde à bien fermer la porte derrière elle. Non pas qu’elle avait grand-chose de valeur, mais les voleurs étaient choses communes par ici… Souriant à sa propre blague, elle passa le sac sur son épaule et alla chez son ami le moine. Comme dit précédemment, elle n’était jamais sortie de Riverwhite, elle ne saurait donc évidemment pas se diriger en dehors de celle-ci.

Une fois dans l’atelier de son vieil ami, elle lui acheta une carte de leur belle contrée qui semblait bien fantaisiste :

- Hé, Harold, t’es sûr que ça existe vraiment une aussi grande étendue d’eau ? Et de sable ?

Elle n’était pas une ignare, mais elle faisait partie de ces gens qui ont besoin de voir pour croire. Enfin pour certaines choses.  L’homme la regarda sévèrement tout en gardant le silence. Pour ne pas arranger les choses, il était devenu muet suite à une agression où il avait perdu sa langue. Il tapota sur le sceau de leur Roi, en bas à gauche afin de lui prouver son authenticité.

- Si le Roi l’a approuvé alors, je n’ai aucun mouron à me faire.

Après l’avoir payé et remercié, elle repartit en direction du centre de la ville, à savoir le marché. Car au vue de sa nouvelle carte, elle aurait besoin de plus de provisions. Elle alla donc acheter quelques fruits secs et due voler de la viande salée. Traversant rapidement  la marée humaine,  elle rentra chez elle pour la tombée de la nuit et vérifia de nouveau son paquetage. Anxieuse ? Bien évidemment, une première reste une première quel que soit le domaine.
Finalement, une fois satisfaite d’y avoir ajouté un drap de lit, elle s’allongea et s’endormit.

Sa nuit fut assez mouvementée, tourmentée par des monstres et des voyages dans des pays inconnus où les gens marchaient sur la tête et d’autres… n’avaient tout simplement pas de tête. 

Avant le lever du soleil, elle était éveillée, certainement à cause de ces rêves… stupides. Elle savait parfaitement ce qui l’attendait au dehors. Les nonnes, surtout Sœur Martha, était très avide de leur parler de l’univers et de la situation géopolitique du monde. Néanmoins, elle n’avait jamais pu leur montrer de clichés ou de cartes. Ce n’est qu’une fois sortie de son couvent, qu’elle rencontra pour la première fois des êtres des autres espèces. Et par déduction, elle sut reconnaître un Vulcain, d’un Matamore ou encore d’un autre Arcaniste.

Elle se leva et fit une toilette sommaire avant de s’habiller avec des vêtements propres et assez discrets : du noir, toujours du noir. Une fois fin prête, elle passa son sac sur les épaules en le trouvant bien trop lourd mais comme elle ne savait pas quoi en retirer, elle le laissa comme ça. 

Fermant la porte à double tour, elle posa la clé derrière une petite fissure pour ne pas l’apporter avec elle et évidement risquer de la perdre. Elle descendit donc les quelques marches qui la séparait de la rue et partit en direction de la sortie de la ville.

Etre dans la rue à ces heures-ci  n’était pas familier pour elle. Soit elle y allait de plein jour pour profiter de la ville, soit de pleine nuit pour profiter des richesses de ses habitants. Seul quelques personnes étaient dehors : les gens qui ne trouvaient plus le sommeil, les travailleurs qui partaient aux champs mais aussi les boulangers et autres artisans. Presque tous étaient pressés et elle ne se sentait pas à sa place parmi eux.

Pressant le pas, elle ne tarda pas à voir les hautes murailles qui entouraient la ville. Atteignant son but, elle passa la porte avec tant d’autre gens qu’aucuns gardes n’eurent l’esprit de lui demander la raison de son départ. 
Une fois dehors, elle sortit la carte qu’elle s‘était mise dans la poche et vérifia pour la énième fois sa destination : toujours au sud ! 


~~~~~~




Une bonne semaine plus tard, elle finit par atteindre sa destination. Emerveillée par tant de nouveauté, elle perdit les deux premiers jours à batifoler pour découvrir toutes les merveilles de cette ville. La foret n'étant pas bien loin, elle n'avait même pas besoin de s'établir dans une auberge. Les arbres étaient très confortables!

Elle était venue dans cette contrée à cause d'une faveur que lui avait demandé son ancienne institutrice. Soeur Martha cherchait des herbes très spécifiques qui n'étaient pas transportées jusqu'à la capitale. Comme Lyra n'avait rien d'autre à faire et qu'elle avait toujours voulu voyager, elle avait sauté sur l'occasion. Mais... Les herbes étaient bien plus chères que prévu, il fallait donc qu'elle se serve de son art pour parvenir à ses fins. 

La voleuse se fondit dans la masse, se laissant emporter par le sens de la foule, et bouscula deux trois personnes. Tâtant des bourses vides, elle avait continué son manège un long moment... Mais les gens étaient désespérément pauvres. Elle finit par prendre par cible les voyageurs, les gens différents. 

Elle accrocha le regard d'un homme encapuchonné. Sa prochaine victime. Le frôlant à peine, elle sentit l'odeur agréable de la foret: l'écorche, la mousse, la terre. Ses mains se refermèrent sur sa bourse et elle tira d'un coup sec.
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Aiden Tyback
Réceptacle à souffrance
Aiden Tyback

Messages : 38
Date d'inscription : 12/08/2014
Royaume : Silraen

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MessageSujet: Re: Maraudage aux étalages [PV: Lyra]   Maraudage aux étalages [PV: Lyra] EmptyDim 5 Juil - 11:10

Les rues bondées, chaotiques et frénétiques, désorientaient toujours notre homme des bois. Il se faisait bousculer dans tous les sens, et vérifiait souvent si sa bourse était toujours attachée. Cet argent était vital, autant pour son ami que pour lui. Car de la survie de l’un dépendait le bien-être de l’autre. Les dieux avaient mis Vigile sur la route d’Aiden, et il serait fort dommage de devoir renoncer à un pareil cadeau. Il essaya donc de se frayer un chemin à travers la foule, tentant de rejoindre le plus rapidement possible le Chaudron d’Alkem. Encore quelques pas et il y serait. Et le malaise s’envolerait. Quelques pas et…
Tout à coup, un grand type plutôt bien bâti bouscula sans vergogne le chasseur. Il s’excusa dans sa barbe un instant, mais repartit aussitôt. Par réflexe, l’homme des forêts vérifia si son argent était toujours présent… avant de remarquer qu’il n’y avait plus que le cordon qui filait entre ses doigts.
 
Aiden paniqua. Il regarda frénétiquement dans la foule de gens qui se pressaient à côté de lui. Tous étaient des suspects, mais un seul était coupable. Et en regardant les passants d’un peu plus près, il finit par apercevoir une jeune femme, toute de noir vêtue, qui s’était autorisé un furtif regard vers le forestier. Grossière erreur, il regardait dans sa direction à ce moment-là. Elle tourna vite la tête, et accéléra le pas. Pour le bûcheron, rien n’était plus sûr ; c’était elle la voleuse. Faisant abstraction de l’environnement urbain regorgeant d’autres personnes, il se créa un chemin rapide à travers la foule de badauds, braquant ses yeux sur cette fille qu’il avait remarqué. Elle n’était pas loin, à quelques mètres. Et elle allait de plus en plus vite. Aiden accéléra lui aussi le pas, poussant les gens si besoin en était. Une fois hors de cette masse populaire grouillante, il coursa la dérobeuse d’argent à travers les rues, hurlant :
 
"Non ! Revenez ! J’vous en supplie !"

 
D’aucun aurait hurlé injures et menaces de mort. Cependant, notre homme était bien trop occupé à penser à la catastrophe qui s’ensuivrait s’il ne pouvait pas payer le remède de Vigile. Qu’adviendrait-il de cet aigle qui, tel le meilleur des pandores, avait veillé sur lui alors qu’il était dans un piètre état ? Et même à présent qu’il n’était toujours pas remis de son atroce passé, voudrait-on enlever à Aiden la possibilité de conserver son seul ami ? Peut-être la voleuse était-elle raisonnable ? Cette dernière pensée sonnait plutôt creux, mais le chasseur n’avait pris ni son arc ni sa hache, et n’était donc pas en mesure de menacer la femme en noir. Pour l’heure, il continuait de la courser à travers les rues. Elle n’avait pas l’air de bien connaître la vile, car après une poursuite endiablée, elle choisit le mauvais embranchement pour venir se perdre dans un cul-de-sac. Prise au piège, elle se retourna pour faire face à celui contre lequel elle avait commis larcin.
 
Aiden s’approcha un peu, mais garda une distance de sécurité avec la voleuse. Il n’avait pas l’air épuisé, car habitué à de longues et endurantes chasses dans les bois. Il soupira, puis la regarda dans les yeux avant de lui déclarer :
 
"S’il vous plaît… Je ne suis pas bien riche. Et j’ai réellement besoin de cet argent. Un ami est souffrant, et les apothicaires coûtent cher. Vous pouvez le comprendre, ça ?"

 
Il était peut-être naïf. Peut-être allait-elle sortir une arme et essayer de passer, ou bien escalader le mur, bien que ce dernier soit élevé et difficile à passer. Quoi qu’il arrive, le bûcheron était prêt à continuer la lutte. Après tout, Vigile comptait sur lui. Et il ne le laisserait tomber pour rien au monde.
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