Mortel
Pisteur
Fugoll
Tolväar
Enfant de la Reine
40 ans
Mâle


L’ouïe, mais encore plus l’odorat, sont chez Vheïrom des sens d’une grande acuité qui lui permettent de repérer et pister toute chose qu’il a envie de mettre dans sa mire. Rien ne sert de se cacher, ni même de courir, à moins d’être doté de capacités surnaturelles ou d’une magie salvatrice, car les longs membres nerveux du Fugoll lui offre une rapidité effrayante. La force brute fait malencontreusement défaut à Vheïrom qui ne manie ni arme, ni techniques de combat spécifique. Même s’il recherche le moins possible les affrontements au corps à corps, préférant de loin user de pièges vils et déloyales, vous devriez garder vos mains loin de ses puissantes mâchoires. C’est dans le noir que la vision de Vheïrom est d’une réelle utilité car assaillit par la lumière vive du jour, ses billes deviennent vitreuses et sont responsables de sa cécité partielle.

Vheïnom ne possède aucune faculté magique mais sachez qu’il est plus résistant à la magie noire que d’autres créatures car c’est en son sein qu’on a bercé sa naissance.

La voix de Vheïnom est particulière. Rêche et caverneuse, il semble improbable que des sons aussi graves puissent sortir d’une cage thoracique aussi étroite, et pourtant. Étant donné la physionomie de sa gueule béante et de ses mâchoires trop lousses, il éprouve de la difficulté avec certaines consonnes. Il préfère ne pas user de trop de mots, ce qui limite considérablement son vocabulaire. Lorsqu’il prononce la lettre ''r'', cette dernière se mute fréquemment en un drôle gargouillis guttural qu’il est facile de confondre avec un grognement.

Vheïrom, quelle hideuse créature et quelle idée encore plus hideuse que de l’avoir créée. Si on trouve à ce Fugoll une quelconque beauté, c’en est une que seuls les artistes fous, fous d’art grotesque, peuvent comprendre. Laid, mais fascinant. Le corps décharné de Vheïrom côtoie les deux mètres mais sa posture voûtée, celle qui laisse les os de son échine saillir la peau tirée de son dos maigre, lui confère une taille en apparence raisonnable. Ses jambes noueuses sont fléchi comme si le Fugoll s’apprêtait toujours à bondir. Démarche saccadée, démarche oscillante, son corps semble aussi torturé que son esprit.

Une myriade de cicatrices courent sur son derme épais, tanné comme le cuir laissé trop longtemps au soleil. La fourrure, qui apparaît de façon sporadique sur l’ensemble de sa carcasse émacié, nargue son propriétaire. Ce n’est pas un signe de mauvaise santé, c’est un signe du mauvais tout court. Des muscles langoureux vrillent ses bras trop longs se terminant en mains aux doigts tordus, griffus, disproportionnés. Celles dont on ne quémanderait aucunes caresses au risque d’en frissonner d’un profond dégoût.

Les dents pointues munissant sa gueule lui confèrent un rictus des plus malsains qui jamais, même forcé en ce sens, n’inspire la confiance ou tout autre sentiment lui étant favorable. Cette grande bouche, qui prend une bonne partie de son visage, ne le fait paraître que plus effrayant alors que sa paire de petites billes jaunâtres lui servant de yeux lui donne un air presqu’idiot. Vheïrom n’a pas de sourcils, qu’une ossature grotesque enjambant l’arrête de son nez, ce qui le fait paraître, à tort, sans cesse tracassé et à l’affut. Des oreilles diaphanes et pointues viennent compléter le portrait du fourbe. Elles laissent percevoir un réseau délicat de veinures bleutées parcourant ses extrémités.

Vheïrom est la définition même de la sournoiserie. Perfide et trompeur, il n’agit que dans son propre intérêt et prend un malin plaisir à dérouté ses pairs. La douleur d’autrui l’indiffère complètement, c’est un hypocrite, mais pas un sadique. Ne prenez pas sa loyauté pour acquise, il vous utilisera magnanimement jusqu’à ce que votre personne ne lui serve plus à rien. Il n’a pas de camp précis, ne s’allie qu’à ceux qui peuvent lui apporter le plus, quitte à trahir les siens. Sa bonne foi ne dure qu’un temps, mais elle est sincère tant qu’il se sent gagnant.

Vheïrom occupe une place de choix dans son clan de Fugolls, mais pas pour les raisons qu’on pourrait croire. Alors que les hauts placés sont généralement ceux qui savent imposer le respect par la force et la peur, Vheïrom, lui, est tout simplement un merveilleux manipulateur. Il sait tirer les ficelles et tisser des liaisons favorables, utiliser l’un pour détruire l’autre, et vice versa. C’est un petit rusé qui opère dans une subtilité qui vous échappera. Pour ces raisons, Vheïrom n’a pas peur de s’allier à beaucoup plus fort que lui, c’est sa garantie.

Ce qui nous emmène à son caractère soumis et doucereux, fourbe. Il usera de toutes les flatteries pour amadouer ses pions en prenant un timbre mielleux qui ne colle pas du tout à sa voix caverneuse. On serait fou de lui faire confiance mais il est si adroit, si astucieux, comment ne pas tenter sa chance en acceptant un marché ? De ce qu’il prétend, on en ressort toujours vainqueur.

Notre vicieux petit Fugoll, bien que menteur et hypocrite confirmé, à cependant une faiblesse. Les belles femmes. Ah, nul n’en réchappe, de ces beautés envoûtantes. Sensible à leur charme, il en devient parfois un peu moins prudent et consciencieux.